Le professeur Antoine Flahault est épidémiologiste à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Chaque année il surveille l'arrivée des grandes épidémies : la grippe, la varicelle ou encore la gastro.
Nous sommes le 23 décembre et la grippe saisonnière ne s'est toujours pas manifestée. Serait-ce une année sans ?
Non. Cela fait vingt et un ans que nous la surveillons, et depuis vingt et un ans on la voit toujours. Il y a un pic chaque année. Sur les vingt dernières années, la moitié des épidémies est apparue avant les vacances, l'autre après. D'ailleurs cela commence à bouillonner un peu. Le nombre de cas la semaine dernière a augmenté de 60 % par rapport à la semaine d'avant. Mais nous sommes encore très en dessous du seuil épidémique. A notre avis, cela ne démarrera sans doute pas avant la rentrée. Les écoles étant fermées pendant les vacances de Noël, cela va peut-être freiner l'apparition de la grippe. Mais pas l'arrêter. Les enfants sont un réservoir déclencheur de l'épidémie, d'ailleurs le plan de lutte contre la grippe aviaire prévoit de fermer les écoles si la maladie se déclarait chez l'homme.
Où en est-on du risque de grippe aviaire ?
Pour l'instant, la grippe aviaire reste aviaire. La ligne de front de l'épizootie continue son avancée avec les cas recensés en Roumanie. Il faut continuer à la surveiller.
Peu de risques d'être malade pour le réveillon, alors ?
Si. Car la gastro démarre. 120 000 personnes ont consulté le médecin généraliste pour u