Il est de bon ton de se demander ce qu'on pourra faire de neuf ou de différent pour célébrer une nouvelle année. Au risque terrible d'en oublier les vieilles recettes. Certains, pourtant, ne s'y laissent pas prendre. En témoigne l'affluence, chaque fin de décembre, aux comptoirs des boutiques de farces et attrapes. Ouverte en 1963, Au cotillon moderne est l'une des plus anciennes de la capitale. Jacques Fleury, le patron, témoigne de la «bonne santé du marché» des boules puantes, coussins péteurs et autres crottes de chien en plastique. «On en vend toujours autant qu'il y a vingt ou trente ans, assure-t-il, c'est une habitude qui ne se perd pas.» Abonnés aux réveillons ratés, allergiques aux réjouissances imposées, voilà donc une suggestion pour, au choix, ruiner ou égayer le passage du 31 au 1er.
Pour Libération, Jacques Fleury livre un hit-parade des produits les plus prisés (lire ci-contre). Assorti d'une importante mise en garde : «Tout est dans la mise en scène.» Pas question de larguer le glaçon à mouche ou la pillule-chenille dans le verre de n'importe quel invité : «Il faut toujours choisir sa victime, insiste l'expert. J'entends souvent des écoliers pouffer en disant qu'ils vont mettre une boule puante dans la classe. Dans ces cas-là, j'interviens : la boule puante, ça n'a d'intérêt que dans le sac du prof.»
En quarante années de farces et attrapes, Jacques Fleury a pu observer les «grandes évolutions». Premier constat : «Le consommateur est devenu frileux.» «Les gens