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Libération

Au pays de la fève, le Français est roi.

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publié le 6 janvier 2006 à 20h00

Dimanche, il y aura du monde sous le feuilleté. Harry Potter, la famille Pierrafeu, Betty Boop, les costumes des pays de la Loire, les monuments de Bourgogne, les vaches de race 2006, les pipes des célébrités, les dictons et la météo n'ont plus rien à voir avec le haricot qui hantait autrefois la galette de l'Epiphanie mais ils en ont gardé le nom. La frangipane accueille aujourd'hui un melting-pot à donner le tournis aux Rois mages (Melchior, Gaspard et Balthazar) qui pourtant n'étaient pas bégueules question brassage.

La fève est aujourd'hui customisée, griffée, lookée en petite et en grande série pour cette marotte typiquement française qu'ont nos concitoyens de «tirer les rois». D'ailleurs, selon un des poids lourds de la fabrication de fèves, il y a à peu près autant de fèves mises chaque année sur le marché que d'habitants dans l'Hexagone : entre 55 et 60 millions de sujets, dont 95 % sont fabriqués au Vietnam et en Chine pour des industriels français qui les mettent sur le marché à un prix moyen de 0,60 euro l'unité. Taille standard : 2,5 cm de hauteur sur 1,2 cm, selon les normes de la profession.

Que serait la galette des rois sans la fève ? «Un simple gâteau aux amandes», dit Anis Bouapsa, 26 ans, boulanger-pâtissier et meilleur ouvrier de France. Dans le fournil qu'il a repris il y a quelques mois dans le XVIIIe arrondissement à Paris, il va fabriquer en janvier entre 800 et 1 000 galettes ­ sèches, à la frangipane ­ et brioches bordelaises. A l'exception des gâteau