Quand Michel, 49 ans, traiteur près de Lille, a retrouvé Olivier, un ancien élève de son pensionnat, trente-cinq ans après, «on s'est tombés dans les bras, on s'est embrassés, on était heureux». Pourtant, au collège, Michel et Olivier étaient «à peine copains». «Mais le revoir, c'était plonger dans ma jeunesse, mon insouciance.» Eugénie, 34 ans, parle aussi d'un «bain de jouvence» lorsqu'elle raconte ses échanges avec deux ex-camarades de lycée. «Ça fait plaisir de voir qu'il y a des gens qui ne vous ont pas oublié. Ce sont des relations rassurantes.»
Ils sont, en France, plus de quatre millions d'inscrits sur les différents sites Internet consacrés à la recherche «d'anciens copains» (1). Le plus fréquenté d'entre eux, Copains d'avant (2,5 millions d'inscrits), affirme recenser «2 000 à 3 000 nouveaux connectés par jour». «L'outil technologique a permis de réaliser un désir latent qui existait déjà avant», assure Julien Barras, directeur de Copains d'avant. Mais, comme dit Amaury, 30 ans, qui a «testé sans conviction» ces sites, «tu te rends compte que si tu les as perdus de vue, c'est qu'il y avait de bonnes raisons». Alors, quel est ce «désir» qui motive les millions d'autres internautes ? Et quelle relation gardent-ils une fois qu'ils ont renoué ?
Les anciens amis, plus «vrais» que les nouveaux
«C'est sans doute un peu idiot, mais on a cette idée que les amis d'enfance ont une autre valeur, plus vraie», dit Eugénie. Valérie, 35 ans, mère au foyer, est persuadée que «si l'on