La première ruche de bureau est installée dans le XIe arrondissement de Paris, au deuxième étage de l'agence de communication Anatome. De premier abord, elle n'a l'air de rien. Des caisses ou «hausses» sont entassées à même la moquette, dans un angle du bureau près de la fenêtre. La caisse d'en bas, où vit la reine, est reliée à l'extérieur par un court tuyau rond qui traverse le mur, comme un tuyau de poêle à charbon. A sa sortie un simple trou sur la façade , on remarquait hier un petit va-et-vient d'abeilles. Car l'hiver, quand il ne fait pas trop froid, elles travaillent encore.
Guidées par le soleil. En ce moment, les abeilles ne sont plus que 30 000 à vivre dans la ruche. Cet été, on en comptait 60 000 à 80 000. Les butineuses s'envolent alors au-dessus des passants et des voitures pour aller chercher des pollens dans un rayon de trois kilomètres. Partant des environs du métro Voltaire, elles vont sur les marronniers des grands boulevards, les acacias de la place de la République, dans les beaux jardins du boulevard Richard-Lenoir. Elles butinent jusqu'au cimetière du Père-Lachaise, à 300 mètres de leur bureau à vol d'abeille. Employées industrieuses et fidèles, elles reviennent toujours à leur ruche, guidées par le soleil même s'il y a des nuages.
En se penchant par la fenêtre, l'apiculteur amateur, Henri Meynadier, 58 ans, patron d'Anatome, les voit rentrer toutes couvertes d'orange, de jaune, de blanc, selon leur lieu de butinage, les grains de pollen s'accroch