On ne s'attend pas forcément à lire une citation de Mallarmé sur un stand de baignoires. Mais si l'on s'étonne, c'est que l'on n'a pas encore «plongé dans le concept», comme nous invite à le faire un démonstrateur virevoltant au salon Idéo Bain qui rassemble à Paris les fabricants d'équipements de salles de bains. Ici, personne ne vous parle de se laver. Si l'on explique volontiers les mérites d'un nouveau robinet à air pulsé, c'est pour vanter l'«instant sensuel» qu'il est censé provoquer. Quant à ce bassin classique en émail blanc, n'allez pas, malgré les apparences, le traiter de lavabo. «C'est une vasque à poser, inspirée des lignes zen du galet», dit la vendeuse.
Devant la cuisine. Selon l'Insee, le budget consacré par les particuliers à l'aménagement de leur salle de bains a progressé de plus de 30 % ces dix dernières années. Un vrai boom qui place désormais la pièce d'eau au deuxième poste des dépenses d'amélioration de l'habitat. Juste derrière les peintures et le papier peint, mais désormais devant la cuisine, autrefois premier objet de fantasme et d'investissement domestiques. Un tel succès donne aux fabricants des envies de grandeur. Le salon Idéo Bain, ouvert aux professionnels depuis mardi et aux particuliers à partir de demain, en est l'illustration. Baignoires de la taille d'une piscine et à la liste d'options digne d'une voiture de luxe (banquettes de pourtour, spots colorés, chaîne hi-fi intégrée), douches «hammam-hydromassage-aromathérapie»... «Bien sûr, les