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Libération
Interview

«Seule la France l'utilise aussi massivement»

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publié le 24 janvier 2006 à 20h08

Michel Huteau est professeur émérite de psychologie au Conservatoire national des arts et métiers à Paris et auteur d'Ecriture et personnalité, Approche critique de la graphologie (1). Il rappelle que les analyses graphologiques sont des «descriptions passe-partout».

Les offres d'analyses graphologiques se développent dans les magazines. A quoi attribuez-vous cette croissance ?

On cherche manifestement à exploiter la fascination qu'exerce la graphologie pour attirer le client et lui proposer ensuite des analyses payantes. Qu'elles soient gratuites ou non, les analyses graphologiques proposent des descriptions passe-partout. Ce sont de mauvais produits qui ne tiennent pas leurs promesses.

Et pourtant chacun peut s'y retrouver...

Effectivement, lorsqu'on prend connaissance d'une analyse graphologique nous concernant, on trouve souvent, malgré quelques inexactitudes flagrantes, que c'est assez bien vu. En fait, les descriptions fournies sont vagues, souvent ambiguës, souvent positives. Il est donc facile de s'y reconnaître. L'ennui c'est que tout le monde se reconnaît dans la même description ! C'est ce que l'on appelle «l'effet Barnum».

Comment notre écriture pourrait-elle révéler certains traits de notre caractère ?

Plusieurs raisons peuvent être invoquées mais, pour les graphologues, il va de soi que la personnalité se projette dans l'écriture ­ c'est ce qu'ils appellent la «loi de l'expression» ­ et que les analogies entre l'écriture et la personnalité sont vraies. Si vous écrive