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Libération

Les régions de France prennent le visiteur par l'estomac

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publié le 31 janvier 2006 à 20h12

Quand il fait surgir du chapiteau «la grande prêtresse de l¹endive», une jeune fille de 20 ans un peu résignée, qui claque la bise à toute l¹assemblée avant de retourner sous la tente, on se dit que Michel Théret vient d¹abattre sa dernière carte. Mais rien ne semble jamais perdu pour cet octogénaire infatigable, «grand maître de la confrérie de l¹endive de France», qui fait preuve d¹un abattage exceptionnel pour vendre le Nord-Pas-de-Calais comme lieu de villégiature. La culture de l¹endive serait-elle le meilleur outil de promotion de la région ? Devant son stand, le camelot ne se pose même pas la question : «C¹est notre fierté, ça n¹est pas gras du tout, et ça a un effet antirides exceptionnel !»

Du 27 au 29 janvier, Michel a fait comme tous les exposants du salon Ailleurs en France, salon consacré aux vacances et week-ends dans l¹Hexagone : à coups d¹arguments plus ou moins valables, mais en tout cas ultrarégionaux, il a aguiché les aspirants voyageurs à la recherche d¹idées week-ends ou de séjours longue durée. Porte de Versailles, à Paris pas un département, pas un «pays», qui n¹ait son représentant. Alors tout le monde joue la carte de la couleur locale, dans un joyeux ­ et très fleuri ­ foutoir.

Dans les grandes allées roses, il y a des retraités, quasi exclusivement. «Ce sont les seuls à ne pas aller sur Internet», estime un organisateur. Et le senior est un client recherché. En deux heures, entre une bouchée de chocolat, une deuxième de hareng et une troisième de fro