Bercy a remballé hier l'idée généreuse du service bancaire universel (SBU), lancée par Villepin quelques mois plus tôt. Exit donc l'accès pour tous à un service minimum bancaire, gratuit ou très faiblement facturé. Au lieu de cela, Bercy se rabat sur un simple toilettage du droit au compte, le dispositif existant. En confirmant et c'est un progrès qu'il inclura une carte de paiement à autorisation systématique.
Retouche. Méconnu, compliqué à exercer, le droit au compte qui garantit l'accès à un service bancaire de base gratuit (1) n'a tiré de l'exclusion bancaire que 19 400 personnes en 2004, ont rappelé à l'envi les consommateurs, alors que les exclus sont estimés à quelques millions. Qu'à cela ne tienne, il est «juste retouché», regrettait une association, à la sortie de la réunion du Comité consultatif des services financiers, où banquiers et consommateurs venaient d'apprendre, de Thierry Breton, le ministre de l'Economie, l'avis de décès du SBU sans exclusive et tel que certains en rêvaient.
A sa décharge, ce n'était pas vraiment l'idée de Thierry Breton, mais celle de Dominique de Villepin, qui avait créé la surprise, en septembre, en annonçant un service universel dans la banque pour début 2006, lors de l'installation du Conseil national de lutte contre l'exclusion. Le SBU aura fait illusion pendant exactement quatre mois. La semaine dernière, prudent, Dominique de Villepin avait conjugué le SBU au passé dans son discours de rentrée. Il n'était plus question que de «