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Libération

Paris-New York, via les ambassades européennes

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publié le 6 février 2006 à 20h16

Alors que les relations franco-américaines sont, dit-on, au beau fixe, l'affaire des visas commençait à faire sérieusement désordre. Interminables files d'attente devant le consulat américain à Paris, scènes d'énervement dans la queue par un froid polaire, neuf semaines au minimum pour obtenir «le» rendez-vous indispensable pour le précieux visa, etc. Pris de court, certains ont raté leur avion... Et leur voyage. L'ambassade américaine a donc pris les grands moyens : huit consulats installés dans les pays voisins vont désormais distribuer des visas aux Français des régions frontalières. Et les effectifs du service consulaire vont également être renforcés.

Tout le problème vient du fait que, depuis le 26 octobre 2005, dans le cadre de la lutte antiterroriste, les Américains exigent des passeports biométriques ­ aux données électroniques sécurisées ­ pour entrer dans leur pays. Or, en raison d'un litige avec l'Imprimerie nationale (française), la France est le dernier pays de l'Union européenne à ne toujours pas en fabriquer. Résultat, les Français détenteurs d'un passeport délivré après le 26 octobre 2005 doivent demander un visa, faute d'un document conforme. Les détenteurs des vieux passeports ont plus de chance : soumis à l'ancien régime, ils en sont toujours exemptés.

«Notre charge de travail a quasiment quadruplé, expliquait récemment un diplomate américain à l'Association de la presse diplomatique. En janvier 2005, nous avions 2 500 demandes de visa [pour de longs séjours