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Sida: un produit antidiabète pour le poids des malades.

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publié le 9 février 2006 à 20h18

Les lipodystrophies : ce sont une des conséquences les plus pénibles des traitements au long cours contre le sida. Il s'agit d'un déplacement des graisses sur le corps, lié à certaines molécules anti-VIH. Les bras, les jambes, le visage surtout qui perdent leurs formes et maigrissent fortement. Pour le patient, c'est son corps qui est à nouveau atteint. Jusqu'à présent, pour tenter d'y remédier il n'y avait que des opérations de petite chirurgie où, sous la peau, on injectait des graisses, en particulier sur les joues du visage.

D'où le très grand intérêt de la communication qui a eu lieu, hier, au congrès des antirétrovirus qui se tient toute la semaine à Denver aux Etats-Unis. Le professeur Willy Rozenbaum (hôpital Saint-Louis) a fait état des tout premiers résultats d'un essai d'un médicament contre le diabète permettant d'inverser la perte des graisses. «C'est la première fois qu'une molécule donne des résultats contre les lipodystrophies, nous a-t-il expliqué. En laboratoire, nous avions montré que certaines molécules antisida, couramment utilisées dans les trithérapies comme les antiprotéases ou les antinucléosidiques, avaient des actions sur le médiateur qui sert à exprimer l'insuline. Là, ce produit a une action contraire. Car ce produit a une action spécifique sur la stimulation d'un récepteur à l'insuline.»

Un essai multicentrique a été mis en place, englobant 130 patients. La moitié a reçu cette molécule (le pargamma), l'autre un placebo. «Sur un an, la différence e