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Libération

Une bénévole pour déminer les paniques aux urgences

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publié le 16 février 2006 à 20h21

Bordeaux correspondance

Des chaises en Skaï attachées les unes aux autres, des couleurs indéterminées aux murs. C'est le service des urgences de l'hôpital Robert-Boulin de Libourne. La salle d'attente ressemble à des milliers d'autres. On s'y tord les mains, on tape du pied, on observe le ballet des blouses blanches en espérant lire dans leur vol quelques indications sur la santé d'un proche.

Banal. En apparence seulement, car ici a été mise en place depuis un peu plus d'un an une action unique. La VMEH (association de Visite des malades en établissements hospitaliers) a en effet créé, en partenariat avec la direction de l'hôpital, une permanence pour gérer les crises récurrentes liées à l'attente des familles. Car, on le sait, c'est aux urgences que les tensions s'emballent le plus vite. Jeanne Janson, octogénaire aux quarante années de bénévolat hospitalier, est donc là cinq après-midi par semaine. Elle a un maquillage bleu pétard et des lunettes papillon. «Depuis que j'ai commencé, il me semble que l'atmosphère est moins électrique, souligne-t-elle de sa petite voix polie. Quand je suis arrivée, je savais qu'ici on a peur, qu'on vient avec l'angoisse au ventre. Je l'avais expérimenté, comme tout le monde. Cela vient souvent du fait qu'on ne sait pas ce qu'il se passe. Parler permet déjà de dégonfler la pression.»

Violences. Avec 41 000 patients par an, Libourne est un gros service d'urgences. «Le temps de la salle d'examens n'est pas du tout le même que celui de la salle d'a