Vigy, petit village de Moselle, 1 500 habitants, et une pharmacie. Une seule officine, cela pourrait suffire. Si le pharmacien, et maire de la commune, n'avait pas refusé de délivrer le Norlevo, une contraception d'urgence, à une de ses clientes mineures. La scène remonte au tout début de l'année et s'est terminée à la gendarmerie. La mère de la jeune fille a porté plainte pour «refus de délivrer la pilule du lendemain, abus de pouvoir et défaut de confidentialité en contravention avec son éthique professionnelle». L'affaire est désormais suivie par le procureur de Metz, qui trouve toute cette histoire «très exagérée».
Panique. Ce n'est pas le cas du conseil national de l'ordre des pharmaciens et du Mouvement français pour le planning familial (MFPF). «C'est un phénomène récurrent, constate Fatima Lalem, du bureau national du MFPF. La semaine dernière encore, une éducatrice nous a rapporté le cas d'une adolescente à qui deux pharmaciens parisiens ont refusé de délivrer la pilule du lendemain. Il arrive encore que des mineures téléphonent paniquées parce qu'elles n'arrivent pas à l'avoir.»
Des pharmaciens qui disent qu'ils ne l'ont plus en stock, qu'ils veulent voir une pièce d'identité, qu'il faut payer... Lorsqu'en 2002 un décret a obligé les pharmaciens à délivrer gratuitement et de façon anonyme le Norlevo aux mineures qui en faisaient la demande, ils étaient nombreux à faire de la résistance. «Des problèmes de remboursement, explique l'ordre national des pharmaciens. Tout