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Libération

L'alimentation enrichie, attrape-biobo?

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publié le 11 mars 2006 à 20h35

C'est un livre tout à fait réjouissant, dont la plupart des magazines n'ont pas voulu parler de peur de froisser les annonceurs, comme le soulignait perfidement le Canard enchaîné du 22 février. Il faut dire que Fabiola Flex, auteur de N'avalons pas n'importe quoi (1), n'y va pas, si l'on ose dire, avec le dos de la cuiller sur le cynisme de l'industrie alimentaire, dénonçant avec entrain l'enthousiasme de ces derniers à vendre des allégés, des enrichis, des bons pour la santé, des scientifiquement prouvés, des qui-tuent-le-cholestérol, des oméga-3...

Evidemment, on avait déjà quelques soupçons... Mais là, l'entubage est décrit noir sur blanc. Style le Spécial K de Kellogg's, plus gras et plus sucré que le corn flakes classique de la marque, en rigole la diplômée de l'Essec, qui a travaillé un an chez Unilever et six mois chez Danone, au département marketing. «Moi-même, je me suis fait avoir par le chocolat allégé, aussi calorique que le normal, et par le fructose, aussi énergétique que le sucre.»

Branchée sport et diététique, Fabiola Flex décider de se lancer : «J'ai accumulé des dizaines d'emballages dans mon petit studio pour faire ces études. Les caissières du supermarché me connaissaient bien : je prenais les boîtes et je laissais les produits.» Ça, c'est de l'enquête. «De nombreux chercheurs et spécialistes de l'alimentation m'ont aidée à décrypter les messages santé des industriels ­ les "allégations". Parce qu'il faut dire que, avant de commencer ce livre, je n'y conn