A voir les ruées de manifestants, qui, ces temps-ci près de la Sorbonne, doivent réussir l'exploit de courir à toute vitesse, mais les yeux fermés, pour s'écarter des fumées blanches et trouver refuge dans les cafés ; à entendre les conseils paniqués «frotte pas les yeux, frotte pas les yeux !!!» lancés par les plus aguerris aux débutants en contestation, il fallait bien, un jour, répondre à cette question brûlante : «Comment me protéger des gaz lacrymogènes quand je reste un peu trop longtemps aux manifestations ?» Dont acte.
Citron. En ouverture, et comme rien ne vaut les conseils des professionnels, on entendra ceux d'un CRS, vingt ans de maison, qui recommande de se masquer le nez et les yeux avec ce que l'on peut avoir sous la main : «Une écharpe, un cheiche.» Gérald, 21 ans, ex-occupant de la Sorbonne, au front tous les jours face aux forces de police, ajoute une petite astuce supplémentaire : «Avant les jets de grenades, tu presses un citron sur ton écharpe. L'acidité, ça filtre les gaz, et tu respires mieux.» Sur Internet, quelques variantes croquignolettes sont proposées comme celle-ci, sur le site de la Confédération nationale du travail (CNT anarchiste) : «Un foulard mouillé dans du vinaigre au cidre de pomme.» Notons aussi que, selon le CRS interrogé, les masques chirurgicaux sont très appréciés chez les forces de l'ordre. Reste, enfin, à ne pas s'affoler lors du jet des gaz : celui qui s'affole respire beaucoup, et, c'est d'une logique implac