Fâcheuse idée, sans doute, que celle de rassembler, en simultané, une dizaine de classes de primaires au Salon du livre. Celui ou celle ayant déjà assisté, lors de la traditionnelle sortie de fin d'année des CM1, à l'état d'hystérie refoulée pouvant très vite habiter le plus chevronné des accompagnateurs, aurait probablement réfléchi deux fois avant de tenter ce genre d'exploit. La semaine dernière, au Parc des expositions de Paris, quelques vaillants adultes le relevaient pourtant, montrant un panache certain, mais aussi quelques signes de fatigue. «Tout à l'heure, on a laissé quartier libre aux élèves, et regardez ce qu'ils ont acheté», déplorait ainsi un professeur d'éducation physique en brandissant plusieurs mangas érotiques, confisqués avant usage. Mais ils ne furent pas laissés seuls. Un allié incongru vint les aider dans leur tâche : un gros camion, tout gris, pas du tout raccord dans le temple de la francophonie. C'est le Camion des mots. Un énorme véhicule qui sillonne la France depuis septembre, pour faire découvrir aux mômes qu'«on peut s'amuser avec la langue française».
Du CE2 à la 3e. Cette grosse machine, animée par les bénévoles d'une association de sensibilisation à la lecture, ressemble un peu, de l'intérieur, à une grande salle de classe remplie d'ordinateurs. Elle s'arrête sur les places de marché, à la demande des maires qui le souhaitent. Et reçoit des scolaires du CE2 aux collégiens de 3e pour les faire «jouer au français», via des programmes informati