Les anciens s'en méfiaient comme de la peste. En Chine, tout le monde, même l'empereur, tapait sur un tambour et les archers tiraient en l'air. Car le ciel, lorsque le Soleil avait rendez-vous avec la Lune, était menacé par un monstre ou un démon, ici dragon, là serpent ou encore jaguar. Le temps a passé et maintenant les foules se ruent dehors, chaussent leurs lunettes d'observation et attrapent des torticolis. Aujourd'hui, la Lune viendra grignoter le Soleil. Mais il faudra aller loin pour profiter d'une éclipse totale.
Coup de bol. La Lune va se glisser entre le Soleil et la Terre. Coup de bol, elle affichera, vu du plancher des vaches, un diamètre un poil plus grand que celui de notre astre. Tous les curieux installés sur une bande étroite d'une largeur d'environ 189 kilomètres qui naîtra au nord-est du Brésil, puis traversera l'Atlantique pour mourir à la frontière entre la Russie et la Mongolie, auront la chance d'assister à une occultation totale (en France, il faudra patienter jusqu'en 2081).
En Europe, le phénomène ne sera que partiel. Les Français devront lever les yeux au ciel (protégés par des lunettes,lire ci-contre), en fin de matinée. Et ils devraient être nombreux, vu l'engouement créé par l'éclipse solaire du 11 août 1999. «Tout le monde a été subjugué par ce phénomène grandiose et éphémère qui n'est plus réservé aux seuls astronomes», résume Christophe Carteron, vice-président du Club astronomique de la région lilloise (Carl).
A cette date, l'éclipse est deven