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Libération

A la peine face à des 118 à la pelle

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publié le 3 avril 2006 à 20h49

Les Français sont des ingrats. Pour la mort du 12, numéro historique des renseignements et grand dépanneur devant l'éternel, on s'attendait au minimum à des larmes de désespoir, à un ou deux cris rageurs, à quelques pleureuses vêtues de noir hurlant leur tristesse. Annoncée depuis des mois, comme pour aider les utilisateurs à digérer la nouvelle, la disparition de ce joyau méritait bien de telles manifestations de deuil.

Las ! Depuis la nuit dernière, à minuit pile, le 12 mange les pissenlits par la racine, remplacé par une vingtaine de numéros en 118, et tout le monde semble déjà l'avoir oublié. Mis à part cette petite crise de panique d'une caissière d'épicerie («Ah bon, le 12 c'est fini ? Mais comment on va faire, alors ?»), pas un regret, pas un dépôt de gerbe.

«Rien compris». Ainsi, voilà tout ce qu'a à dire Emmanuel, 47 ans, enseignant : «J'ai rien compris. C'est pour quels types de renseignements ? Les numéros de portable ? » Les propos de Jeanne, une dame d'une cinquantaine d'années croisée dans un magasin de sport, ne sont pas plus éclairés : «Le 118, ça ne marche que d'un portable ou aussi d'une ligne fixe ?» Précisons : on obtient par le 118 ce qu'on peut trouver dans l'annuaire, à savoir les numéros fixes des entreprises et des particuliers. Mais toujours pas les numéros de portable. Avec le 118, des plans d'accès, des itinéraires, des mises en relation directe ou des envois de SMS sont également au programme. Comme le 12, le 118 peut être composé depuis tout type