«Ce ne sont que quelques sandwichs, Seigneur !» argumenterait piteusement Don Patillo. Et de là-haut tomberait une grosse voix : «Oui, mais des sandwichs de l'épouse de l'ambassadeur de Grande-Bretagne !» La différence n'est pas mince, on s'en aperçoit vite en feuilletant le livre (1) que Penny Holmes, dont le mari est en poste à Paris depuis 2001, vient de consacrer à cette invention indéniablement anglaise. Y sont détaillées une trentaine de recettes qui élèvent le casse-dalle au rang de nouvel art plastique. C'est simple : on en mangerait ! Feuilletons l'ouvrage en compagnie de son auteur, calé dans un fauteuil avec vue sur le jardin de la résidence de l'ambassadeur : un demi-hectare de gazon au coeur de Paris, encadré de marronniers, pruniers et mûriers pleureurs.
Page 18, voici un hommage mérité au sandwich-baguette régional de l'étape, quoique dans une formule assez surprenante : brie, pomme et noix. La baguette doit être «fraîche», le brie «bien fait» et les lamelles de pommes «arrosées de jus de citron». Appliquer préalablement sur le pain «quatre noisettes» de beurre. «Le sandwich est devenu quelque chose de réellement sophistiqué», assure l'ambassadrice, qui en veut pour preuve cette nouvelle pratique à Londres : dans certaines sandwicheries, l'heure de fabrication est indiquée sur chaque produit, ainsi que celle de sa péremption (pas tellement longtemps après).
Sautons à la page 60 où nous attend un étrange objet : deux tranches de brioche enserrant un mélange de fr