C'est un tourbillon d'accolades, de bises et de claques dans le dos, un infernal et chaleureux cyclone de présentations où, projeté de bras en bras, on ne parvient à saisir aucun nom. En adoptant le babil franglais, qui semble être la langue officielle des présents, on tente de faire répéter. «Moi c'est Green Pussy, elle Blond Ass et lui Arrogant Bastard», reprend un solide gaillard brun. Même s'il semble peu probable que «minou vert», «cul blond» et «bâtard arrogant» soient les prénoms de baptême de ces personnes, on n'ose réclamer d'autre explication. «C'est nos noms de "hash"», vient à la rescousse Alka Seltzer, alias Alexandra. Jolie blonde d'une trentaine d'années, Alexandra est conseillère financière aux heures ouvrables, infatigable fêtarde et militante multiassociative le reste du temps. C'est elle la responsable de notre présence ici, sur ce parking de la gare RER de Meudon-Val-Fleury (Hauts-de-Seine), en ce premier dimanche d'avril, en compagnie d'une bande de fous en jogging. «Tu verras, le "hash" c'est sympa, avait résumé Alexandra en guise d'appât. On court dans la forêt en suivant des traces de farine tout en buvant des bières cachées sur le parcours.»
Lièvre et chiens.
Malgré l'attrait de cette présentation, on a d'abord cherché à en savoir plus. Première surprise, sur le Net : la découverte d'innombrables sites, de tous pays, consacrés au «hash», ou, pour employer le terme complet, aux Hash House Harriers. Ce nom intraduisible renvoie aux origines de cette cote