«Madame» ou «mademoiselle» ? Vierge ou déflorée ? Mariée ou disponible ? C'est évidemment le sous-entendu de la question, une forme de drague que le plus léger des euphémismes qualifierait de lourdingue. Mais aussi, plus insidieusement, pour les administrations, une manière d'identifier le statut marital des femmes, chose qu'on ne demande pas aux hommes qui sont à n'importe quel âge et dans n'importe quel état (civil, pas éthylique), «monsieur». Une question idiote que ce «mariée ou célibataire ?» Un peu, oui, maintenant qu'on peut vivre en couple sans être mariée et inversement, mariée mais séparée, divorcée mais gardant le nom de son mari, une question mettant à nu état civil et vie privée. Et que les Anglais ont réglé en contractant «Miss» et «Mrs» en «Ms».
Du coup, l'association féministe des Chiennes de garde relaie une pétition pour ce juste combat : l'abrogation du terme «mademoiselle» et de la rubrique «nom de jeune fille», lancée par une femme célibataire et chef d'entreprise qui ne souhaite pas que son nom apparaisse, ni dans la presse, ni dans la pétition. Le texte sera présenté ces jours-ci aux parlementaires et à la ministre déléguée à la Parité, Catherine Vautrin.
Il s'agit donc de demander la suppression du «mademoiselle», indépendamment de tout critère d'âge, en accord avec le droit et contrairement à l'usage actuel. La parité homme femme commence par la parité au niveau de la nomination des sexes dès la naissance, peut-on lire sur la pétition.
Rien dans la lo