Dans les derniers épisodes de «la saison 10» des contes de Grimm, la marâtre génération famille recomposée, affiche souvent un moral de Cosette, trouvant à son conte de fées comme un petit goût de pomme empoisonnée. Et, à la «révolte silencieuse» qui la tiraille, le miroir sociétal répond invariablement : «Ma petite chérie, tu le savais qu'il avait des enfants avant de l'épouser...» Raison pour laquelle Marie-Luce Iovane-Chesneau, marâtre de son état, a créé le Club des marâtres. Une association pacifique, ayant fonction d'assouplissant quand il n'y a d'autre choix pour la survie du couple que d'adoucir les crispations entre ces enfants «toujours innocents» et l'affreuse belle-doche.
Lancé en 2004 à Paris, le Club des marâtres accueille maintenant trois cents belles-mères pratiquantes, venant le deuxième samedi de chaque mois confier leurs déboires comme leurs petites victoires. «En mai, deux antennes du club seront inaugurées, au Havre et au Mans», annonce Marie-Luce Iovane-Chesneau, à la recherche de volontaires pour élargir le mouvement à la France entière.
Preuve serait faite, par le biais de l'expérience de leurs congénères, que les incomprises du conte de fées arrivent à trouver une sortie de crise honorable à la revanche casse-bonbons des miss Blanche Neige. «Il est temps de retoucher l'imaginaire collectif qui colle à la peau des marâtres depuis des générations, explique Catherine Audibert, psychanalyste et auteur du Complexe de la marâtre (éditions Payot). Car à ce my