Figurez-vous que contrairement à ce qu'on pourrait penser, les Français ne vont pas si mal que ça. C'est en tout cas la thèse de Laurence Duboys-Fresney, l'auteur de cet Atlas des Français d'aujourd'hui (1), prenant ainsi à rebrousse-poil l'idée qu'on est super déprimés, que tout va à vau-l'eau. Quelques pistes euphorisantes.
Comment analysez-vous cette génération qui est descendue dans la rue? Les Français ne vont pas si mal, dites-vous, mais les jeunes ?
Avec la lutte contre le CPE, les jeunes prennent en main leur avenir, ils investissent l'espace politique. On leur a assez maladroitement donné une occasion, ils l'ont saisie. Même s'ils sont aujourd'hui moins politisés, même s'ils s'engagent moins dans les syndicats ou dans les partis, ils sont capables d'actions sur les sujets qu'ils jugent importants. De plus, on les a convaincus de l'importance des études pour s'insérer dans la société, à commencer par leurs parents qui, eux, en ont fait l'expérience positive. Lorsqu'on tient un discours qui tend à dénigrer la valeur de leurs diplômes, qu'on leur dit que même après il faudra encore qu'ils fassent leurs preuves, on remet en cause un pacte implicite. Au fond, leur réaction est rassurante, ils s'approprient le monde dans lequel ils vivent. Ils ne sont pas de simples consommateurs de musique téléchargée.
Qu'est-ce qui vous a le plus frappée dans l'état des Français ?
Ce sont les contradictions, les paradoxes qui les animent. Première constatation : pourquoi les Français, que l