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Sexologue, une profession en manque

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publié le 27 avril 2006 à 21h02

Qui sont les sexologues en France ? Majoritairement des hommes et des médecins, selon une enquête (1) publiée récemment par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Dans le reste de l'Europe ? Des femmes non médecins, infirmières, psychologues ou conseillères conjugales. Drôle de profession que celle de spécialiste du désir. Alors que l'époque somme les individus de réaliser des chefs-d'oeuvre érotiques, paradoxalement, les sexologues souffrent de parcours disparates et d'une image floue, voire sulfureuse. De nombreux praticiens ne se définissent pas en premier lieu comme sexologue ou sexothérapeuthe: ils préfèrent le titre de médecin. Et la moitié consacrent moins de 25% de leur activité à la sexologie.

Renaissance. Pourtant, la demande est forte et pas forcément satisfaite. Avec l'arrivée du Viagra à la fin des années 90, la discipline a connu une renaissance. Le médicament, redresseur de membres défaillants, incite de nombreux hommes, jusqu'alors récalcitrants, à consulter un spécialiste, entraînant parfois leur compagne dans des thérapies. Les jeunes femmes, elles aussi, frappent à la porte des sexologues, avec la volonté d'apprendre et de s'émanciper dans un domaine jusque-là relativement tabou. Les sexologues ont vu leur carnet de rendez-vous se remplir. Mais la sexologie n'est pas pratiquée à grande échelle. Seuls 776 spécialistes officient en France, soit 13 professionnels par million d'habitants. Le plus bas chiffre des sept pays européen