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Libération

Chéri, tu vas rire ! je te quitte, mais je reste

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publié le 4 mai 2006 à 21h07

Depuis cinq ans, Pascal Anger, psychothérapeute et médiateur familial à l'Aadef (Association d'aide à l'enfance et à la famille) de Seine-Saint-Denis, se retrouve à dispenser de curieux conseils : séparés ou divorcés, apprenez à vivre sous le même toit. «Face à l'actuelle pénurie, la question de la deuxième habitation est devenue un souci majeur chez les couples qui se séparent. Le problème est tel, que des divorcés ne peuvent pas faire autrement que de cohabiter. Diviser le salon, séparer le réfrigérateur, décaler les horaires de vie... Je leur propose donc des solutions de cohabitation pour six mois. Au-delà, ce n'est pas sain.»

Ainsi, parmi les victimes de la crise du logement, voici le couple avec enfant(s) en séparation. A la douleur d'une rupture, s'ajoute à présent l'angoisse de ne pouvoir dénicher un deuxième foyer. Non seulement le prix du mètre carré en France a augmenté de 80 % en six ans (d'après la fondation Emmaüs) mais, dixit la fondation Abbé-Pierre , «les plans démographiques de l'Insee établis dans les années 90 n'avaient pas prévu les taux de divorce actuels. Conséquence : le besoin annuel n'est pas de 320 000, mais de 350 000 logements.» Maître Delphine Godard, qui s'occupe particulièrement de ces problématiques, précise : «Cette préoccupation chez les divorcés est une problématique masculine : généralement, l'homme cède l'habitation à la mère de ses enfants.»

Et là, quel que soit le mode de garde, rien de bien pharamineux ne l'attend. D'un côté, la garde a