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Libération

Une semaine à flatter la miche

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publié le 16 mai 2006 à 21h14

Pour se mettre en appétit, commençons par cette description inspirée, lancée mercredi dernier lors d'une conférence de presse par un boulanger particulièrement exalté : «Le pain, c'est la tradition, la santé, un plaisir simple et d'une grande intensité... Revenir à une tartine traditionnelle au petit déj, c'est extraordinaire, mettre des petits copeaux de chocolat dessus avec la pointe d'un couteau... Avec un filet de beurre, sur une mie bien chaude et croustillante, ça vaut toutes les céréales !» L'homme qui s'exprimait avec tant de verve avait une cause à défendre : toute cette semaine, dans les boulangeries, c'est la fête du bâtard, de la baguette, de la flûte, de la ficelle, de la miche, de la boule, de la couronne, bref, la Fête du pain (1). Lancée par le ministère des Petites et Moyennes Entreprises en 1996, cette manifestation s'exprime via des journées portes ouvertes dans de nombreux fournils, avec visites de pétrins, «élection du meilleur croissant au beurre» dans plusieurs villes et, même, à Paris, une «messe de la boulangerie» à Notre-Dame dimanche. Une promotion du pain à haute dose, à l'heure où la boulangerie reste le commerce préféré des Français, mais où, paradoxalement, la consommation de pain ne cesse de baisser. Selon l'Insee, nous n'en mangerions plus que 153 grammes par personne et par jour, soit 2 % de moins que l'année dernière, et six fois moins qu'au début du siècle ! Mais c'est un mal pour un bien : depuis quelques années, piqués au vif par ce rela