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Libération
Interview

«La fracture alimentaire se creuse»

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publié le 17 mai 2006 à 21h15

Les experts ont dit «cinq fois par jour». Au minimum. Jus de fruits au petit déjeuner, crudités, légumes cuits et fruit au déjeuner, soupe le soir par exemple et le compte est bon. Consommer cinq fruits et légumes quotidiennement est le plus sûr moyen, selon les nutritionnistes, d'éloigner cancer, maladies cardio-vasculaires et obésité. Crus ou cuits, frais ou en conserve, ce qui importe, c'est le nombre.

Depuis 2001 et la mise en place du Programme national nutrition santé (PNNS), les autorités sanitaires essaient de redonner le goût des fruits et des légumes aux Français. Guides, semaines de promotion des fruits et des légumes, affichettes. Le message commence à être entendu. Mais il ne permet pas aux plus démunis de s'offrir les menus du PNNS. Il y a quelques semaines, Serge Hercberg, professeur de nutrition et rédacteur du PNNS, a remis ses propositions pour lancer la deuxième phase du programme au ministre de la Santé. Selon lui, il y a maintenant urgence à agir pour améliorer l'état nutritionnel des plus défavorisés.

Le PNNS préconise cinq fruits et légumes par jour. Cinq ans après sa mise en place, ses consignes peuvent-elles être suivies par les très bas revenus ?

Non. Une fracture alimentaire est en train de se creuser entre les populations favorisées, réceptives aux messages nutritionnels de santé publique, et les populations défavorisées, qui, pour des raisons culturelles, sociologiques et économiques, ne sont pas touchées par le message et n'ont de toute façon pas l