Vu l'avenir réservé aux fumeurs, il serait sage qu'ils s'entraînent dès maintenant à apprivoiser une autre dépendance. Pourquoi pas le tricot, comme le propose Elisabeth Ollieric qui, suite à un chagrin d'amour, est passée de sa trentaine de cibiches par jour à une pelote de laine quotidienne. Résultat: non seulement la dame n'a pas retouché une cigarette depuis plus d'un an, mais elle a fait de sa méthode pour arrêter un business: le kit Pénéclop' attitude (1). Une pelote prune, des aiguilles en bambou et un dépliant explicatif pour... 30 euros. L'objectif n'est pas la confection sans fin, pendant deux décennies, façon Pénélope, d'une tapisserie en attendant le retour d'un Ulysse parti acheter des allumettes, mais de faire décrocher les fumeurs. Pénéclop comptabilise quinze réussites chez ses clientes (des copines) et un partenariat avec Bergère de France pour la journée antitabac. L'ex-fumeuse affirmant que le monde du tricot a séduit des mâles comme George Clooney et Russell Crowe, Libération a donc fait endosser la Pénéclop' attitude à Jean-Philippe, patron du bar la Flèche d'or (Paris XXe), 39 ans, 20 à fumer dont 3,5 à tenter d'arrêter. C'était un vendredi, en soirée.
20 h 37 Depuis dix minutes Jean-Philippe dissèque le dépliant : «Combien de temps je vais devoir tricoter pour que l'envie me passe? C'est pas écrit ça !»
20 h 52 Le cobaye s'allume une cigarette et aspire une jouissive fumée: «J'ai déjà arrêté un an, deux ans, et dernièrement six mois jusqu'à ce que j'aill