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Libération

Au fast-food, le glouton averti garde l'appétit

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publié le 23 mai 2006 à 21h19

Ils ont les crocs. La dalle, la vraie. Ils sont adolescents ou jeunes adultes, ont entre 15 et 24 ans. Ces déserteurs de cantine, déboulent entre potes chez Quick ou McDonald's, comme des merles sur un cerisier, attirés par le rouge et le sucré. Ils ne s'attablent pas pour y picorer les feuilles d'un arbre nutritionnellement correct, sur lequel les poids lourds du fast-food s'évertuent à greffer une offre variée de salades composées. Cible ratée. Hermétiques à la verdure, ces siphonneurs de sodas préfèrent les portions consistantes et croquer dedans à l'américaine.

Chez les acteurs de la restauration rapide, on les surnomme les burger lovers : les amoureux du hamburger. En Angleterre, pendant le Mondial de foot ­ qui se déroulera en Allemagne ­, on leur proposera un «bigger Big Mac», 40 % plus consistant. En France, on préfère informer et responsabiliser ces jeunes goinfres, sans les sevrer pour autant.

Ils s'appellent Thibaut, Manon, Marie et Juliette. On a réuni cette adolescence pimpante et bruyante devant leurs menus favoris. Moyenne d'âge 15 ans, ces burger lovers-là ont la silhouette 0 % de complexe. «Tant que je ne grossis pas, c'est parfait, lâche Thibaut devant un Royal Deluxe de McDonald's, une grande frite, une boîte de Chicken Nuggets et un Coca. Je joue au foot, au golf et fais 20 bornes à vélo par semaine. Je mange comme huit et pèse cinquante kilos, c'est injuste, je sais.»

Cure-dent. Manon penche comme à son habitude pour un Royal Cheese, une grande frite, un Ic