Il y a comme ça des «conneries» qui empirent quand on cherche à les corriger. Prenez Joël, 50 ans, ouvrier en bâtiment sur les chantiers de Marseille. Une vie passée à se faire tatouer, et pas des petites fleurs, serait-on tenté de préciser. Ça commence par une adolescence «un peu voyou», émaillée de dessins «mal faits» dans la peau comme autant de rites de passage : sur l'avant-bras, un serpent autour d'un couteau ; sur le ventre, un soleil ; sur les phalanges d'une main, quatre lettres («TILT»), sur celles de l'autre, quatre autres («BOUM»). Le corps de Joël, quand il atteint la vingtaine, est déjà couvert «de partout». Il compte même quelques messages «un peu nazillons», dit-il sans s'étendre, qu'il regrette aujourd'hui.
A 30 ans, «rangé des voitures» et fatigué des regards de biais dans la rue, Joël demande à un tatoueur professionnel de recouvrir ses erreurs de jeunesse. Résultat : il se retrouve avec «90 % du corps tatoué», dans un mélange foutraque de «tribal», de «maori», de «japonais». Et toujours le sentiment d'être dévisagé à chaque pas. «Je me suis battu avec des gens qui me regardaient trop», dit-il. Aujourd'hui, Joël est en train de tout se faire enlever, par laser. Certains tatouages ne partent pas complètement, mais l'ancien «gros bras» a moins l'impression de vivre avec «l'infirmité visuelle» qu'il s'était fait «tout seul». «Les jambes c'est fini, les avant-bras il reste une ou deux séances, le ventre on attend», dit-il.
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