Ça n'aura échappé à personne : dimanche, c'est la fête des Mères. Bon. On peut toujours balayer l'affaire d'un «infâme fête pétainiste» (ce qui n'est pas exact car elle existait avant), ou se pointer chez maman avec l'azalée rituelle. A regarder les magazines, affichant force ventres ronds, seins allaitants, bébés portés comme un sac Fendi et sourires épanouis de «mamans» comblées, on ne peut en tout cas que constater un retour en force d'une allègre glorification de la maternité chez les 30-40 ans, filles de la génération féministe, survalorisant grossesse, allaitement... Un nouveau rapport à la maternité, induit par le choix et le timing possibles ? Une réaction face à la génération précédente qui a refusé de faire de l'enfant le centre de son existence ? Quelques pistes avec Muriel Flis-Trèves. Psychanalyste et psychiatre (1), elle travaille à l'hôpital Antoine-Béclère à Clamart (Hauts- de-Seine), dans la maternité du professeur René Frydman, qui a pratiqué les premières fécondations in vitro.
«Mon plus beau rôle, c'est maman!» Voilà une phrase que les stars affectionnent et relaient volontiers dans les magazines. Que traduit-elle de ce que vous analysez comme un nouveau rapport à la maternité ?
On peut l'entendre comme : le must dans la vie pour une femme serait d'être maman, imposant l'idée d'un accomplissement personnel, d'une complétude dus à l'état de maternité. J'y vois là un retour en force d'un maternel tout-puissant, qui finit en plus par sonner comme un diktat, à