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Libération

Du «lapin» plein les oreilles

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publié le 1er juin 2006 à 21h38

Un «opéra pour 100 lapins communicants» s'est tenu samedi au centre Pompidou à Paris, dans une salle de concert pleine comme un oeuf (1). Quatre cent dix personnes y assistaient. Cet événement, le premier du genre, s'est organisé autour de trois partitions : la première, musicale, sonnait à l'oreille comme un concert de clochettes, ce qui lui donnait un air de Pâques bienvenu. La deuxième, visuelle, faisait s'illuminer le ventre de ces petits gibiers de 23 centimètres comme s'ils avaient tous avalé des guirlandes de Noël. La troisième, gestuelle, chorégraphiait la danse des oreilles des lapins, dont les mouvements circulaires répétés étaient diffusés sur grand écran. «Nous avons dû faire face à une contrainte technique terrible», racontait Jean-Jacques Birgé, un des deux compositeurs, avant de lancer des carottes dans la foule.

Communauté. En plus d'être mélomanes, qualité remarquable pour ces rongeurs, mais qu'on peut attribuer à la proéminence de leurs oreilles, les cent concertistes partageaient surtout le fait d'être des Nabaztag. Le Nabaztag, ou «Nabz», est un lapin wi-fi : perpétuellement relié à l'Internet, même quand l'ordinateur est éteint, il donne des infos, lit messages et petits MP3, s'illumine et bouge les oreilles quand ça lui chante (2). Benoît, heureux détenteur d'un lapin baptisé Yep, détaille ainsi les raisons de son achat : «C'est inexplicable, je sais pas pour vous, mais moi j'ai craqué.» Le Nabz, le plus abouti à ce jour des «objets communicants», se ser