A l'heure où nous rédigeons ces pages, force est de se demander pourquoi, vu que demain (aujourd'hui pour toi, ami lecteur, si tu vis encore ce matin), le monde aura probablement sauté hier (aujourd'hui pour l'auteur de ces lignes), emporté dans d'épouvantables catastrophes, des désastres sans nom. Voire la fin du monde. 666, The Number of the Beast, comme le gueulait Iron Maiden il y a quelques années, on y est, au 06/06/06, on y était hier.
Complots. Le chiffre de la Bête, ce fameux 666 qu'on «trouve au dernier chapitre de la Bible, Apocalypse de Jean, au 18e verset du 13e chapitre et qui fait couler de l'encre depuis vingt siècles», analyse Odon Vallet, historien des religions, «verset auquel on a donné plusieurs interprétations».
Cette apparente allusion à l'arrivée du Diable, ne craignons pas de le nommer, a longtemps intrigué les chercheurs et les démonologues, et nourri un imaginaire riche en complots et conspirations... Bien qu'aujourd'hui, de l'avis des chercheurs chrétiens, «la Bible ne se réfère pas au diable, mais aux empereurs romains Néron et Domitien», poursuit Odon Vallet. L'historien explique que l'Apocalypse «c'est un langage codé des chrétiens persécutés». Mais cette explication historique, théologique même, c'est peu de dire que les fondamentalistes chrétiens aux Etats-Unis et ailleurs, comme quelques (nombreux, à vrai dire) paranoïaques actifs sur la Toile, s'en tapent comme de leur premier disque des petits chanteurs à la gueule de bois. Un exemple pris s