«Le plus pénible, c'est le volume», lâche, l'air las, un kiosquier débordé de la place de la République à Paris. Autour de lui, des piles et des piles de «presse en fascicules». Ces produits hybrides à mi-chemin entre le magazine, le guide pratique et l'objet , se proposent, au choix et en plusieurs numéros, de permettre d'assembler une voiture radiocommandée (première livraion : les amortisseurs, bon courage), de meubler une maison de poupée de 52 pièces, de collectionner les moulins à café miniatures, les maquettes des estafettes des Postes ou celles de tracteurs anciens. Un des plus croquignolets : l'encyclopédie du papier fantaisie grâce à laquelle on peut apprendre à faire de jolies enveloppes en crépon. Pour 1,50 euro, on repart avec une pile de feuilles gaufrées multicolores et un petit cahier, présentés dans un carton d'un mètre carré.
Rondelette. Dans le secteur de la presse, largement touché par la crise, ces kits affichent une insolente santé financière. Depuis 2000, ils ont augmenté tranquillement leur chiffre d'affaires de 40 %. Même si 2005 se montre un peu moins brillant, cette «niche», selon Bruno Rohmer, secrétaire général du syndicat de la presse en fascicules, représente près de 10 % des ventes en kiosque. Cela fait environ 400 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel. Une somme rondelette qui a attiré, aux côtés des ténors Del Prado, Atlas ou Fabbri, quelques mastodontes comme TF1, M6 ou Hachette. En tout, douze éditeurs se partagent le gâteau. Sac