Dis-moi comment tu portes ton jean, je te dirai à quel point tu détruis la planète. Voilà ce qu'on pourrait retenir de l'étude de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) réalisée à l'occasion d'un colloque consacré aux produits «verts» et à l'éco-consommation (1). L'agence a effectué l'analyse de cycle de vie d'un jean, et pas n'importe lequel : «Un pantalon en toile denim bleue de 600 grammes, muni d'une doublure en polyester de 38 grammes, de 6 rivets et d'un bouton.» Les experts ont analysé l'impact environnemental du vêtement selon le scénario suivant : le pantalon est porté un jour par semaine, pendant quatre ans. Il est lavé toutes les trois utilisations, dans un lave-linge de classe C à 40 degrés (avec ce type d'appareil, de consommation moyenne, le lavage de notre jean requerra 240 kilowattheures par an). Enfin, il sera repassé. Toutes les étapes de la production ont été passées au tamis environnemental.
Du transport au délavage
Le cycle de vie d'un jean se divise en deux stades : la production, depuis la culture de coton jusqu'aux traitements du pantalon (délavage, par exemple) ; puis son utilisation (nettoyage, repassage...) et sa fin de vie. Acheter un jean dont le coton est produit en Inde entraîne un effet sur l'environnement plus fort que si celui-ci provenait d'Egypte, à cause du transport qui représente 6 % au total de l'impact environnemental. Si le coton est bio, cela est moins dommageable pour les rivières et nappes phréatiques, pu