Nantes correspondance
Ce jardin des pollens est à déconseiller à tous les allergiques. Pourtant, c'est pour leur bien que sont soigneusement plantées ces herbes folles qu'ils craignent. Créé il y a trois ans au sein du Jardin des plantes de Nantes, ce carré de mauvaises herbes a de quoi faire éternuer les victimes du rhume des foins. Les jardiniers municipaux ont ordre de ne pas arroser ces végétaux qui constituent les témoins officiels des débuts de floraison. Il faut que les 19 espèces les plus courantes de la région des graminées (chiendent, vulpin, dactyle, etc.) et huit essences d'arbre poussent comme dans la nature. Dès la floraison, la poussière recueillie sur une lame de verre noire permettra d'anticiper le pic allergique à venir.
Automédication.
Mis en ligne sur le site (1) de la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass), les résultats sont plus précis que l'empirisme des médecins évaluant l'apparition de chaque pollen au nombre de consultations concordantes. «Avec quinze jours à trois semaines d'avance sur le pic, les médecins peuvent prescrire une médication préventive mieux ciblée, avant l'apparition des crises, souligne Alain Meunier, ingénieur à la Drass. Cela évite les surdoses pendant l'alerte maximum.» Ce que confirme Dominique Chevalier, allergologue : «Les antihistaminiques sont plus efficaces préventivement. Une fois les phénomènes inflammatoires déclarés, on a plus de mal à traiter.» Ce jardin sentinelle favorise aussi l'automédica