Et c'est comme ça qu'on se retrouve point de mire de toute la terrasse. Non pour son physique pourtant exceptionnel, mais bien parce qu'on est en train de tenter d'accrocher son sac de dame au guéridon jonché de bières, à l'aide de ce petit outil, qui tient à la fois du génie et du parfaitement inutile, ce qui est donc tout à fait réjouissant.
Le Bagboy, un accroche sac-cartable-sac à dos-mallette, pour que plus jamais ton sac ne traîne par terre, car c'est sale, le sac s'abîme, et après à la maison on le pose sur le fauteuil, voire sur son lit, plein de mégots et de caca de chien, c'est dégoûtant. En forme de J, c'est un petit bonhomme de 8 cm en acier, doté d'un gros anneau pour y mettre ses clés, et d'une joviale tête souriante qui, paraît-il, fait aussi office de pièce d'un euro, celle qu'on cherche un bon quart d'heure pour le chariot des courses avant d'aller pleurnicher à la caisse.
Bref, pour 10 euros, on se demande comment on a pu vivre, jusque-là, sans cette invention d'un designer de 38 ans, Nicolas Trüb, fondateur de l'entreprise Stilic (1). Ancien ingénieur, il s'ennuyait ferme chez un opérateur téléphonique : «J'ai décidé de retourner à mes anciens bricolages d'ado, de prendre des cours de design à la mairie de Paris et de me lancer dans la fabrication de trucs pratiques pour la maison.» Et aussi donc, sur l'idée d'une maroquinière, de sauver nos sacs mis à mal par les apéros prolongés. «Elle est venue me voir sur un salon, désespérée de voir ses beaux sacs par t