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Libération

Du vin qui ne se boit pas

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publié le 19 juin 2006 à 21h29

Bordeaux de notre correspondante

Il paraît que les Japonaises adorent. C'est vrai que le message en gras, sur le présentoir de l'office de tourisme de Saint-Emilion a un air de prestige : «Authentique vin de Saint-Emilion». Mais dans un... pendentif ! Au creux d'une petite goutte en verre, sertie d'une feuille de vigne en argent, flottent quelques millilitres du millésime 1997. La babiole coûte 46 euros, mais les hôtesses jurent que «ça marche d'enfer». Depuis peu, l'offre s'est multipliée et les touristes se jettent sur tout ce qui s'apparente, de près ou de loin, à la vigne et au vin.

Après la «Confiture de nos vignes» (version framboise au vin), on trouve «l'Eau de Saint-Emilion». Là encore, ça ne se boit pas. Ça se vaporise. Sur l'emballage pompeux, façon roses anciennes, le fabricant annonce : «Toute la pureté des pierres et l'incontournable évocation des arômes des grands crus.» «Les grands-mères sont très demandeuses», glisse l'hôtesse. Pour les messieurs, la maison de négoce Ginestet a conçu une gamme masculine: posée dans sa caisse en bois, une vraie bouteille de rouge, avec capsule et étiquette. Elaboré par un parfumeur de Grasse, le jus fleure le chai à barrique. Les matins de gueule de bois, ça peut être violent.

Plus attendu, les produits alimentaires ne cessent de faire le lien avec le patrimoine liquide. Le «Sel de vin» propose des cristaux imbibés de cépages : merlot pour les viandes ou cabernet pour les poissons. Un jeune passionné a créé le «Thé de Bordeaux»,