Ça a un air d'un canular. «Il est désormais possible de porter un être cher en pendentif, sur une broche ou serti dans une alliance», se félicite Yrsa Baehr, responsable d'Algordanza France. La jeune Allemande, on ne peut plus sérieuse, présente le diamant de la firme. Raison sociale de celle-ci : transformation des cendres humaines issues d'une crémation en diamant.
Pour réaliser ce tour de passe-passe, 500 grammes de cendres suffisent (un corps en produit 2 à 3 kg). Les envoyer en Suisse, au siège de la maison mère, dans une urne scellée. D'abord les «nettoyer» puis les placer «dans une machine». Le carbone, l'élément de base du diamant, est extrait des cendres. La transformation commence. Petit à petit, le diamant croît. «Un processus qui dans la nature peut prendre des millions d'années», indique la jeune femme. Là, quatorze semaines plus tard, la pierre précieuse est remise à la famille.
Traçabilité. Mais comment être sûr qu'il s'agit bien de feu mémé ? «Dès l'arrivée des cendres, une analyse est effectuée. Cela permet d'avoir une empreinte chimique, un peu comme les empreintes digitales, car il n'existe pas de cendres identiques. La traçabilité est contrôlée tout au long du processus. Un certificat et un protocole d'analyse sont remis en même temps que le diamant», assure la responsable. Coût de l'opération ? Les prix varient en fonction de la taille (entre 5 525 euros pour un diamant de 0,4 carat et 16 842 pour celui de 1 carat). «Ce n'est pas plus cher qu'une pierre to