C'est la quatrième fois dans la matinée. Après les fenêtres Isoletoit, la complémentaire santé Eternity, le concessionnaire Peunault du quartier, voilà l'opérateur Tele 9 qui fait effraction au téléphone pour informer de ses «nouvelles offres». On envoie bouler, le prospecteur s'accroche, on devient agressif, le pauvre Marocain, peut-être Sénégalais vu l'accent à couper au Laguiole et la friture sur la ligne écope de la hargne accumulée. On l'engueule, on s'en veut, on lui raccroche au nez, la voix et le corps sur du 100 000 volts.
Masqué. Inactifs, malades, retraités, travailleurs en RTT ou en horaires décalés sont les premiers à subir ces intrusions téléphoniques. C'est leur lot de plus en plus quotidien. Pour faire monter encore le voltage, voilà à 14 h 30 véridique un appel anonyme, sans personne au bout. Un ami qui nous veut du mal ? Un ex inconsolé ? Un cambrioleur en repérage ? On n'en saura rien. Ce qu'on sait, c'est que tous ces fâcheux avancent masqués, en ayant pris soin de cacher leur numéro d'appel. Leurs victimes, si elles disposent d'un appareil avec écran d'affichage, voient alors des étoiles apparaître. Et peuvent décider de répondre ou pas. Les autres, équipés à l'ancienne, se prennent l'appel en pleine poire, à moins d'avoir leur répondeur branché en permanence. Ou d'être inscrits sur liste rouge, comme 22 % des 26,9 millions d'abonnés au fixe de France Télécom, au risque alors de se couper de tous.
Mais miracle. Depuis le 15 juin, France Télécom, bé