Seul le rarissime fortuné qui n'a jamais subi, pendant l'intégralité d'un Paris-Marseille, le palpitant babil d'un voisin aquariophile (variante : passionné de locomotives à vapeur, victime de l'administration, malheureux en couple...) pourra rester insensible à cette initiative de la SNCF : tenter de nous faire rencontrer dans le train, pour une fois, des gens dont la conversation nous arrachera autre chose que des bâillements ou des excuses pour fuir vers le bar. A partir d'aujourd'hui, il est désormais possible, sur certains trajets, de remplir une fiche définissant ses centres d'intérêts lorsque l'on achète son billet sur Internet. A cette fiche, consultable par les autres voyageurs, on peut ajouter une annonce. «A propos d'un thème de conversation que l'on a envie de lancer, explique Maria Harti-Bouri, directrice d'ID TGV. Ou de quelque chose de plus concret. Par exemple : je donne des cours d'anglais en échange de cours de tricot, j'aimerais partager un taxi à l'arrivée.»
Labo d'idées. Diego, un des premiers inscrits, voudrait «transformer le wagon en tripot : belote, coinche, tarot...» Si l'on souhaite nous aussi proposer une partie de Uno ou un débat sur les philosophies orientales, comment s'y prendre ? Première condition : voyager sur ID TGV. Ces trains spéciaux font la liaison entre Paris et onze destinations : Aix-en-Provence, Avignon, Bordeaux, Cannes, Marseille, Montpellier, Nice, Nîmes, Saint-Raphaël, Toulon et Toulouse. Utilisés comme laboratoire d'idées par l