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Libération

Devin quotidien

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publié le 1er juillet 2006 à 21h49

Elle reçoit dans un appartement clair et dépouillé où rien, ni tenture ni colifichet, ne rappelle les clichés du genre. Jasmine, la quarantaine élégante, rouge à lèvres sombre et grands yeux noirs maquillés, est voyante. Elle a quitté il y a six ans un métier de commerciale «dans la mode» pour vivre de son don. Avec trois étoiles (la meilleure note) au Guide de la voyance, sorte de Michelin des médiums rédigé par une spécialiste de la chose, elle bénéficie d'une bonne réputation parmi les amateurs d'extralucidité. Mais qui sont ces habitués qui se pressent à sa porte, obligeant tout nouveau venu à prendre rendez-vous plus de deux mois à l'avance ? Que lui demandent-ils ? Que leur dit-elle ? Réponses, sous forme d'un journal : vingt-quatre heures de la vie d'une voyante.

Relaxation. Voyant est un métier épuisant. Tous les médiums s'en plaignent, et Jasmine ne fait pas exception. Elle dort donc «beaucoup», huit à dix heures par nuit, se lève vers 8 heures, et passe une bonne partie de sa matinée à se détendre. Là où elle se singularise, c'est dans sa façon de se relaxer. Alors que la plupart de ses consoeurs invoquent méditation, sophrologie, ying et yang, Jasmine préfère shopping et «déjeuner entre copines». «Les gens qui viennent me voir sont souvent très déprimés, ils vivent des choses très dures. J'ai besoin de me changer les idées en ayant un moment superficiel dans ma journée.»

Une partie de sa matinée est aussi consacrée aux coups de fil. Jasmi