Comme quoi dix-huit ans de métier conduisent à tout, y compris là, dans l'étouffante cabine d'un institut esthétique. Où, sobrement vêtue d'un élégant string en papier, on attend, avec autant d'impatience que pour se faire arracher une dent à vif, que la gentille Jennyfer ait préparé la cire chaude, pattes écartées comme aux étriers. «Vous êtes sûre, vous restez sur le "maillot culotte", vous ne voulez pas essayer le "brésilien", insiste la jolie brune. Vous savez, ça plairait beaucoup à monsieur...» Non, non, ça ira bien comme ça, finissons-en . Application de la cire chaude, tirage du poil par petites bandes sans ménagement, glapissements étouffés du cobaye, qui se jura qu'on ne l'y prendrait plus, à «l'épilation maillot», même pour le travail (1). «Ah ben, c'est sûr que c'est plus sensible que les mollets, hein ?» En effet.
Brésilien ou américain ?
Et tout ça parce qu'une fine observation de nos contemporaines dans les douches d'un club de gym a mené à la conclusion suivante : la fille est de plus en plus nombreuse à pratiquer l'épilation «maillot intégral», donc à subir par voie de cire, de crème dépilatoire, d'un mélange de miel et de sucre, l'éradication de tout poil en zone intime (sillon fessier inclus).
La gracieuse Mady, qui gère un centre spécialisé en épilation depuis 2002, confirme le phénomène : «La grande mode, c'est d'abord le brésilien, ou ticket de métro. C'est-à-dire une bande de poils plus ou moins fine, et les lèvres épilées. Ensuite