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Libération

Pique-clic en équipe

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par Joséphine DEROBE
publié le 14 juillet 2006 à 21h58

Le signe de reconnaissance n'est pas une rose accrochée à la boutonnière mais un ordinateur porté à la main. Des affiches scotchées sur les colonnes indiquent : wifipicning. Les participants s'asseyent timidement sur les chaises éparpillées du kiosque à musique dans le jardin du Luxembourg, à Paris. Après de discrets «bonjour», genoux serrés, couvercles d'ordinateur relevés, les visages s'inclinent. Des paires d'yeux se risquent au-dessus des écrans.

Proximité. A 18 h 30, une voix enthousiaste déclare «la cérémonie du wifipicning ouverte». Les chaises se rapprochent en cercle tandis que deux musiciens amorcent un morceau de Bach pour violoncelle. Des bouchons de champagne sautent, des coupes en plastique circulent avec au choix des chips ou des fraises Tagada. Les visages plongent à nouveau. S'ensuit un concert de clics signalant des envois de messages. Une discussion virtuelle à trente personnes vient de commencer. Une cacophonie silencieuse, où chaque wifipicnicker a la liberté de participer à la conversation qui lui plaît.

Créé en France l'an dernier par trois bidouilleurs, le wifipicning est une contraction des mots pique-nique, wi-fi et happening (1). Le concept est simple : grâce à une «bulle wi-fi», un réseau s'ouvre sur un rayon de trente mètres sans passer par Internet. Les participants peuvent alors partager : tchats, contenus vidéo, textes ou MP3, sans fil ni câble. Pour les trois concepteurs, aucune prouesse technique mais