Un dîner normal entre bobos, Tariquet blanc et tapas chic, des enfants nippés chez Antoine et Lili qui courent partout dans l'appartement ethnico-hype. On parle mollement vacances, location dans le Périgord, voile en Bretagne, hôtel-club plongée tout compris en Croatie. Et soudain, la bombe explose : «Nous, on va au camping.»
Hein ! Quoi ! on s'est trompé d'étage, on est chez Maurice et Jeanine, ce n'est pas du blanc tendance qu'on siffle mais du Ricard à haute dose ? Non, ce sont bien les B. qui parlent vie en plein air et convivialité, joies des mélanges sociaux et terroiritude. Ce serait donc vrai, alors, ce qu'on lit, et ce qu'on voit partout (journaux, grands magasins, boutiques tendance, etc.) : le camping deviendrait chic et branché ? «Le terme chic n'est pas tout à fait approprié, tempère Guylhem Féraud, président de la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA). Mais il est vrai que vu les améliorations de la qualité des services proposés dans les campings depuis vingt ans, on touche une population beaucoup plus aisée.» Depuis les années 60 et l'irrésistible ascension de ce mode de vacances (à ce moment-là, les capacités d'accueil augmentent de 15 à 25 % par an), ça s'embourgeoise sec sous la tente. «Une saine concurrence a joué entre les terrains qui rivalisent de qualité, au point de devenir quasiment comme des villages clubs», s'enthousiasme Guylhem Féraud.
Le camping traditionnel (emplacement à louer, tente orange et tabl