Menu
Libération

Le vapeur trouve sa voie

Article réservé aux abonnés
publié le 22 juillet 2006 à 22h03

Saint-Jean-du-Gard envoyé spécial

Ils empruntent des voies désaffectées, promises à l'abandon. A l'heure où chacun court après le temps, ils font l'éloge de la lenteur. En France, 150 locomotives, 700 kilomètres de voies, 3 millions de visiteurs par an. Le «train touristique» sur la route des vacances, avec sa loco à vapeur et ses vraies escarbilles, on n'y échappe pas.

Le plus drôle, c'est qu'avant d'y arriver, on aura soi-même emprunté un TGV et traversé le pays en à peine deux heures trente. Comme l'auteur de ces lignes qui s'est rendu, un beau jour de mai, au «premier salon français des chemins de fer touristiques». Le TGV Paris-Nîmes vient à peine de démarrer qu'un prosélyte vient faire l'article sur ces trains touristiques. Il a une devise : «Faire vivre au XXIe siècle le chemin de fer du XIXe.» Et un credo : «On emmène les gens d'un point à un autre, car on sait pertinemment que les gens prennent rarement le train pour aller nulle part.»

Nostalgie. A l'arrivée du TGV à Nîmes, un minibus brinquebalant fait la jonction avec le Vapeur des Cévennes, un tortillard de 1 000 chevaux qui ne dépasse pas les 50 km/h, peine à monter les côtes et envoie des fumées dans les naseaux. Certains wagons n'ont pas de fenêtres. Il s'agit de «retrouver» des sensations pourtant inconnues, mais pour lesquelles, paradoxalement, pointe dans le public une certaine nostalgie.

Le chef de gare ­ fausse bacchante abondante ­ baragouine à toute allure quelque chose qui doit