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Libération

Google rechigne à se faire googler

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publié le 22 août 2006 à 23h00

New York de notre correspondant

A première vue, Google pourrait se réjouir de son entrée récente dans deux dictionnaires de langue anglaise. Ne peut-on rêver meilleure preuve de succès ? Pourtant, le moteur de recherche préférerait ne pas y être décliné sous toutes les formes. Après le dictionnaire Oxford en juin, le Merriam-Webster définit depuis juillet le verbe google («gougueler» en bon français) comme le fait d'«utiliser le moteur de recherches Google pour obtenir des informations sur le Web» sur une personne ou une chose. L'entreprise, elle, craint un glissement de sens. Rien ne serait pire que de googler sans Google. Elle subirait alors le sort peu enviable de nombreuses marques, victimes de leur succès, qui se sont diluées en perdant leur majuscule : mobylette, frigidaire, frisbee ou kleenex.

«Généricide». Un avocat de Google a récemment envoyé des lettres à plusieurs journaux pour leur préciser le bon usage du mot. L'un des destinataires, un journaliste du Washington Post, a révélé le 5 août certains exemples suggérés dans la missive. Ainsi, il ne faut pas dire : «Il s'est googlé», mais «Il égosurfe sur le moteur de recherche Google pour voir s'il est listé dans les résultats».Ne pas dire non plus : «J'ai googlé ce canon», mais «J'ai effectué une recherche sur Google pour m'informer sur cette personne rencontrée à une soirée».

«Nous sommes conscients que Google est amusant à prononcer», écrit l'avocat, pour qui la hantise serait un «génér