New York de notre correspondant
Lorsqu'il parle de sa décision d'arrêter la voiture, Chris Balish donne l'impression d'avoir décroché d'une drogue. «J'étais intoxiqué, raconte-t-il. Je la prenais même pour aller de ma maison à la boîte aux lettres chercher mon courrier. Je conduisais 15 000 miles [24 150 kilomètres] par an en moyenne dans un gros 4x4.» Début 2003, il l'a revendu et a renoncé à conduire, parce que, dit-il, l'essence pompait son porte-monnaie.
Lorsqu'il a déménagé de St Louis à Los Angeles, ses amis l'ont mis en garde : «Tu ne tiendras pas le coup.» Il a résisté et en a tiré un livre intitulé Comment bien vivre sans posséder de voiture (1). L'ouvrage, sorti la semaine dernière, ressemble à une méthode pour arrêter de fumer. Il se présente comme un mélange de plaidoyer et de guide pratique. Pour convaincre ses lecteurs, Chris Balish met en avant des raisons financières. Il leur promet une économie mensuelle de 700 dollars (550 euros) en moyenne (en comptant le remboursement de l'emprunt). Quant à l'environnement, «c'est une préoccupation pour moi, mais ce n'est pas le meilleur moyen pour convaincre les Américains de changer de conduite», explique-t-il.
Nation «suburbaine». Malgré la hausse du prix de l'essence, il n'est pas certain que l'argument financier suffise. «Les Etats-Unis sont un pays construit pour la voiture, explique Rebecca Lindland, analyste chez Global Insight spécialisée dans l'automobile. Regardez l'inf