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Libération

Leçon n° 1: attiser la convoitise... des voleurs

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publié le 31 août 2006 à 23h06

Dans la nuit de lundi à mardi, deux étudiants rennais ont été pris la main dans le panneau d'affichage d'un abribus : ils tentaient de voler les dernières «leçons de séduction» (n° 74, 75, 76) de la campagne de lingerie Aubade. Aux policiers, ils ont expliqué être membres du bureau des élèves de leur fac : les affiches serviraient de lots pour une prochaine soirée. La société d'affichage a porté plainte, car «plus de dix affiches Aubade» avaient déjà disparu au cours des nuits précédentes.

La marque Aubade, qui ne souhaite pas commenter davantage l'incident, s'estime «victime de [son] succès». Voilà treize ans qu'elle décline ses «leçons» qui délivrent des conseils aux femmes (n° 34 : «Jouer avec ses nerfs», n° 75 : «L'inciter au renoncement») mais font surtout tourner la tête aux hommes. Au point que chaque nouvelle série donne lieu à des vols avec ou sans dégradation de mobilier urbain.

Inconnus fébriles. Consciente de son petit effet, la marque les a éditées en calendrier, puis en livre. Un poil perverse, elle va jusqu'à publier sur son site web les lettres de ses fans. Extrait : «J'aimerais plus que tout au monde être le poseur d'affiches Aubade, j'aimerais plus que tout au monde devenir pour une nuit ce Père Noël pour tous les hommes.» Chez Decaux comme chez Clear Channel, leaders du mobilier urbain, les poseurs d'affiches ont surtout appris à composer avec des inconnus fébriles leur demandant de leur en céder une. Chez Decaux, la consi