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Libération

Qui veut dépenser des millions ?

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publié le 5 septembre 2006 à 23h10

Cannes envoyé spécial

La pub nous promettait «le plus fort sentiment de richesse possible», avec «classe indémodable, professionnalisme et glamour». Dès l'entrée de la Millionaire Fair, le salon des millionnaires, ce week-end à Cannes, on n'a pas été déçu. Une naïade correctement nichonnée, en bikini noir, lançait des oeillades depuis son jacuzzi, et rien que ça, déjà, remboursait les 35 euros de l'entrée. Dès l'arrivée chez les riches, il est question sur un stand de «Spirit of Excellence». Un certain M. Emir vend des tapis aux couples déambulant, millionnaires ou pas, et M. Pommard vante ses caves d'«une beauté envoûtante». On trempe en passant une fraise dans la fontaine à chocolat de Chocolate Girl, un must pour goûter d'enfants, dont la brochure signale : «En ce qui concerne les trempettes, vous bénéficiez de possibilités illimitées.» Pour compenser, on peut s'acheter un «spajet hydrofusion», objectif minceur, une coque en forme de chaussure à mégaplateforme, pour 480 euros par mois pendant cinq ans. Donné. Dans ce Spa, la position 6 est anticellulite, la 7, évasion, la 8, méditation.

Plus loin, Trump le milliardaire vend des apparts dans des tours horribles à Miami, pour 350 000 à 1,5 million de dollars. «On achète un truc à Miami ?» demande un homme à sa femme. Non, il rigole.

Lancée en 2002 à Amsterdam, passée depuis par Moscou et Shanghai, la Fair où l'on fait des affaires «n'est pas une exposition, mais un art de vivre»,